Vous les aimez peut-être déjà parce qu’elles produisent votre miel préféré : les abeilles. Ces insectes contribuant à la biodiversité, mais dont le déclin alarme les scientifiques, apportent aussi autre chose à l’Homme que le miel et ses vertus organoleptiques et thérapeutiques. Mais alors quels rôles ont-elles dans notre environnement et comment les protéger ?
Le miel, cire et...
Avant d’être domestiquées, les abeilles produisaient déjà du miel, car c’est lui qui permet de nourrir les abeilles en devenir et qui sert de stock de nourriture pour passer l’hiver. Pendant l’été, leur source de nourriture est le nectar qu’elles collectent directement dans le cœur des fleurs. C’est d’ailleurs ce nectar qui, dans les alvéoles de cire, va se transformer en miel grâce aux enzymes que possèdent les abeilles. Bien que le miel leur permette de tenir lors de la période froide, les abeilles voient assez gros et font beaucoup de réserves. Cela permet donc aux apiculteurs d’en prélever une grande partie, pour notre plus grand plaisir !
Outre la cire et le miel, les abeilles produisent également de la propolis. Cette substance résineuse issue des arbres, qu’elles mélangent avec salive et cire pour donner un composé plus complexe, lui aussi appelé propolis. Ce dernier sert à fortifier la ruche et à la purifier grâce à ses supposées propriétés anti-inflammatoires et antiseptiques. Utilisée depuis des millénaires, la propolis est toujours très prisée aujourd’hui pour ses nombreuses qualités.
Enfin, la gelée royale, elle aussi très estimée, est sécrétée par les jeunes abeilles. Elle est administrée pendant les trois premiers jours de la vie des larves, alors que la reine en est quant à elle nourrie toute sa vie. La consommation de gelée royale est censée réduire le stress, la fatigue et renforcer le système immunitaire. Attention cependant à commencer par de faibles doses pour éviter toute allergie et à consulter votre médecin en amont.
Organisation
Une ruche est une colonie, les abeilles vivent ensemble et s’entraident. Des postes différents existent et chacune va passer par chaque poste durant sa vie. Le seul poste unique et non échangeable et celui de reine. Elle est la seule à assurer la descendance, dont toutes les autres abeilles vont s’occuper. Elles sont toutes capables de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres par jour et de garder en mémoire l’emplacement de fleurs pour y retourner plus tard.
La pollinisation
Lorsqu’une abeille est attirée par le nectar d’une fleur, elle va en son cœur pour le butiner. Lors de cet acte, tous les petits poils qui la recouvrent se chargent en pollen. Elle continue son chemin et s’arrête alors butiner une autre fleur, un peu du pollen qu’elle avait sur ses poils tombe et rencontre le pistil de la seconde fleur, c’est ainsi qu’elle a permis à la fleur d’être pollinisée et d’assurer sa descendance. Comme l’abeille est repartie nourrie et la fleur a été pollinisée, cet échange est bénéfique pour les deux parties : c’est ce qu’on appelle une symbiose.
Les abeilles sont les pollinisateurs les plus importants et répandus sur terre. La pollinisation permettant la rencontre entre le gamète femelle et le gamète mâle des végétaux à fleurs, cela veut dire que sans cette dernière, les fleurs ne donneraient pas de fruits et donc pas de graines. Le mot « fruit » est à prendre au sens large, en effet, il s’agit des fruits tels que la pomme ou l’abricot, mais il s’agit aussi des légumes. Cela représente une grande partie de ce qui se trouve dans nos assiettes. Tout aussi important, de nombreux petits animaux se nourrissent de ces mêmes fruits, légumes ou graines et seraient touchés en cas de disparition des abeilles.
Les seules plantes potentiellement non impactées par la disparition des abeilles seraient celles qui n’ont besoin que du vent ou de la gravité pour faire arriver le pollen au pistil. Ce sont principalement les céréales qui répondent à cette description. En effet, elles n’ont pas de fleurs ni de couleurs vives et n’attirent donc pas vraiment les insectes pollinisateurs comme les abeilles.
Menaces & protection
Comme pour beaucoup de choses, le réchauffement climatique à également un impact sur la saisonnalité des fleurs. Cela engendre des périodes de creux dans la production de nourriture des abeilles, qui peuvent alors en souffrir.
De plus, les apiculteurs s’inquiètent et constatent des taux de mortalité importants ces dernières années. Beaucoup d’entre eux mettent en cause les insecticides. Utilisés pour limiter le développement des ravageurs sur les cultures, ils peuvent aussi avoir un impact négatif sur les abeilles. Certains les tuant directement dans le champ, d’autres s’attaquant à leur système nerveux, comme les néonicotinoïdes, pour engendrer à terme leur mort. Même s’ils finissent par être interdits pour leur impact sur les abeilles, cela prend du temps. Un temps qui est mis à profit par les fabricants agrochimiques pour développer de nouvelles formules qui elles seront autorisées. Le choix d’une agriculture biologique, n’autorisant que les pesticides naturels, permet de diminuer un peu la pression pesant sur ces petits insectes jaune et noir.
Depuis son arrivée sur le territoire français, le frelon asiatique prédateur de l’abeille a également causé une certaine mortalité chez celles-ci. Pour éviter l’augmentation de son développement en France, apprenez à le reconnaître lui et son nid pour pouvoir prévenir votre mairie en cas de découverte.
Enfin, la diversité étant importante à tous les échelons de la vie, les abeilles en ont aussi besoin pour se nourrir. C’est en trouvant différents types de protéines dans différents types de plantes qu’elles restent en bonne santé. La monoculture n’est donc pas leur meilleur allié. Jardins ou cultures, le débat est le même, conservez haies, terrains en jachère ou non tondus, fleurs sauvages et arbres.
Les abeilles occupent donc un rôle important dans la biodiversité nous entourant et dans notre assiette. N’hésitez pas à sensibiliser les personnes que vous connaissez à ce sujet et à planter quelques fleurs rien que pour elles !